❝c'que je vais faire c'est que je vais faire le ménage chez toi et puis je vais te faire à dîner et si tu veux les clefs de mon appart' je peux aussi te les filer t'es déjà parti aux Seychelles j'aimerai te payer un billet ❞

Ce matin là, Hassan s’était réveillé en retard, son réveil n’avait pas sonné. Malheureusement pour lui, il avait un rendez-vous important ce jour là. Non pas qu’il était embêté par les cours non, mais plutôt par l’entrevue qu’il avait sensé avoir avec Bethany, sa très jolie ex-petite amie. Ils devaient sa retrouver à treize heures devant son atelier pour discuter du prochain tableau. Quand il se leva, il partit en direction de la douche, y resta environ deux minutes, à se demander s’il était réellement passé sous le jet d’eau. Il ne prit même pas le temps de prendre son petit déjeuner, ce qui fut une fatale erreur pour la suite de la journée. Il se mit en route pour son atelier où il trouva Bethany qui allait partir. Il n’osait pas vraiment s’approchait de la jeune fille, vu son air furax. Quand elle est colère, il ne vaut mieux pas lui parler. Tout de même, il s’avança en direction de la jolie brune et lui adressa un petit sourire gêné. « Je … je suis désolé du retard, je ne me suis pas réveillé. Tu sais que la soirée d’hier soir à été fatale pour moi … » Il était tout essoufflé de sa course de cinq secondes. Il tremblait, ayant vraiment peur de la réaction que pourrait avoir la jeune fille. Il ouvra ensuite la porte et lui fit signe d’entrer. « Alors, as-tu des idées pour notre prochaine œuvre d’art ? Parce que moi, j’en ai une qui va surement te plaire ! » Il n’était pas forcement sur de la réaction que pourrait avoir Bethany quand elle apprendra sa fabuleuse idée, contrairement à ce qu’il a dit deux secondes auparavant.

HJ désolé, c'est super court, mais j'ai du mal avec les débuts

Bethany détestait attendre. On lui avait inculqué l'importance du savoir-vivre et la ponctualité était l'une des règles les plus essentielles. Mais apparemment, le monde entier n'était pas aussi savant que sa personne concernant la bienséance. Juchée sur ses Louboutins fétiches - aussi sublimes qu'elles étaient inconfortables -, la belle brune fulminait, jetant des coups d'oeils furtifs de plus en plus rapprochés à sa montre Cartier. Hassan était en retard. Très en retard. Ce qui était inconcevable pour Beth était une habitude chez le garçon. A croire que tous les artistes étaient des illuminés totalement en dehors des réalités. Alors qu'elle s'apprêtait à partir, pestant intérieurement contre Hassan en le traitant de tous les noms que la décence l'empêchait de prononcer, il fit son apparition, passablement essoufflé. Désireuse de lui montrer son agacement, Bethany leva les yeux au ciel avant de lâcher un soupir contenu. « Economise tes excuses pour celles assez naïves pour y croire, Jones. » commença-t-elle d'une voix de velours, tranchant admirablement avec le ton employé. « Être en retard est une seconde nature, chez toi... » continua la jolie brune, radouçie, un sourire malin au coin de ses lèvres ourlées tandis que ses yeux chatoyants croisaient les siens pour la première fois. Beth pénétra dans l'atelier d'Hassan, qu'elle connaissait plutôt bien. Ils s'y retrouvaient régulièrement pour peindre. Enfin, il peignait et elle tâchait de poser au gré des humeurs d'Hassan. Et bien qu'elle ne se l'avouait pas, elle adorait ça. La brunette avait tendance à considérer sa vie comme un film dont elle serait la sublime et tragique héroïne. Personne ne lui connaissait ce côté rêveur, où elle s'imaginait mi-Grace Kelly, mi-Audrey Hepburn. Et penser qu'un jour, longtemps après leurs morts, les peintures d'Hassan deviendraient mondialement célèbres lui arrivait régulièrement. Certains se pencheraient sûrement sur la grâce mélancolique du modèle - aka elle-même - et la Joconde serait reléguée à une oeuvre de bas étage. Oui, enfin, dans ses névroses, du moins. Bethany se laissa choir sur l'unique fauteuil de la pièce, avant de croiser ses jambes graciles d'un geste mesuré. Reportant sa totale attention sur Hassan, la brunette enroulait négligemment une mèche de cheveux autour de son index, tandis qu'elle feignait de rechercher l'inspiration : « Hm, pas vraiment. Après tout, c'est toi l'artiste. » Tandis qu'elle défroissait un pli imaginaire sur sa robe bleue marine, Beth reporta son attention sur l'artiste : « Je t'écoute. Surprends-moi. » ajouta-t-elle de sa voix caressante. Son visage de poupée tourné vers le garçon, Bethany attendait sa glorieuse idée derrière un détachement de façade. Il était doué et en règle générale, ses idées étaient plutôt novatrices...

Me dis pas de la fermer ! Y a des femmes qui ont brulé leurs soutient-gorge c’est pas pour que trente ans après y ait des petits machos comme toi qui nous traitent comme de la merde !

Quand Hasan était sortit avec la jeune brune, il y avait un tas de règles à respecter : toujours être à l’heure, ne jamais lui faire de surprise, toujours être bien habillé et classe, être un gentleman avec elle, et un tas d’autre règles toutes débiles pour le jeune garçon. Depuis qu’ils on rompu, toute ces règles ont été oublié par Hassan, malheureusement pour lui. Quand il arriva vers la jeune fille, elle avait l’air drôlement en colère. C’est surement la chose qu’elle déteste le plus chez un garçon. Hassan s’excusa du retard. « Economise tes excuses pour celles assez naïves pour y croire, Jones. » Ce n’était pas une excuse non, juste la vérité. Pour une fois. Bien qu’il y avait aussi une autre raison qui devait rester bien secrète. « Être en retard est une seconde nature, chez toi... » Il ne dis pas un mot, il avait honte. Après la remarque très pertinente de Bethany, Hassan lui fit signe de rentrer dans son atelier, qui était en gros bordel. Il lui demanda si elle avait des idées pour leur prochain tableau, en espérant qu’elle n’en avait aucune, pour pouvoir prendre l’idée que le jeune étudiant avait en tête. « Hm, pas vraiment. Après tout, c'est toi l'artiste. » Il lui prépara un vers de grenadine à l’eau, la boisson qu’il avait l’habitude de lui préparé quand ils sortaient ensemble. Il lui posa sur la table tandis qu’elle se mettait à son aise. « Je t'écoute. Surprends-moi. » Il avait peur de lui proposer son idée. Après plusieurs hésitations, il se lança. « Je … j’aimerais que tu pose nue. » ça y’est, il l’avait dit, et il se sentait libéré.

Bethany était perdue dans la contemplation de ses Jimmy Choo fétiches, attendant l'idée lumineuse d'Hassan qui tardait à venir. En l'entendant bafouiller, s'arrêter, reprendre, bafouiller de nouveau pour ensuite recommencer son petit manège, la jolie brune releva ses prunelles interrogatrices sur son ancien petit ami, l'air soucieuse. Elle ne l'avait jamais connu hésitant. Il était plutôt du genre bavard et sûr de lui. Surtout quand cela concernait de près ou de loin l'Art. Elle le savait, puisque la peinture était ce qui les avait - entre autres - séparés. Bethany avait un gigantesque manque affectif à combler et lorsqu'elle s'investissait dans une relation de couple, c'était pleinement. Elle attendait donc de l'autre qu'il en fasse autant. Or, la belle brune n'avait pas supporté le manque d'attention d'Hassan à son égard. Si leurs débuts avaient été idylliques, le garçon l'avait rapidement délaissée pour ses peintures et ses loisirs et Bethany n'était pas le genre de femme à être reléguée au second plan sans rechigner. Elle avait l'habitude d'être le centre d'attention de par son illustre famille et sa personnalité lumineuse. Pire encore, son manque d'assurance que personne ne semblait déceler l'obligeait à attendre de son petit ami qu'il la considère de façon spéciale. Pas comme un vulgaire divertissement pour combler l'ennui. Bref, ils étaient jeunes, tout deux bizuts de deux confréries proches et leur histoire s'apparentait davantage à une amourette de vacances agréable qu'à la passion ardente qui consume. Et depuis qu'elle était devenue une soeur Omega Phi à part entière, elle ne souhaitait plus perdre de temps avec des romances superficielles. Elle désirait plus. Ou rien du tout. Hassan finit par prendre la parole et le moins que l'on puisse dire, c'est que l'artiste parvint à la surprendre. Littéralement. Beth resta interdite l'espace de quelques secondes, fixant Hassan comme si il était soudainement devenu fou. « C'est une... plaisanterie ? » s'enquit-elle d'un ton neutre, pleine d'espoir. A vrai dire, elle connaissait l'humour d'Hassan et il était nettement supérieur à cela. Mais Bethany ne voyait pas d'autre solution à sa proposition surréaliste. Il la connaissait, tout de même et savait qu'elle ne pouvait que refuser. Déjà de par son statut de Préisdente : les OP étaient des jeunes femmes respectables, et celles-ci ne pouvaient pas poser nues sans que cela ne se répercute de façon négative sur la sororité. Ensuite parce que ses parents la tueraient. Ou l'enfermeraient à tout jamais à double-tour dans un lieu reclus. Enfin parce qu'elle n'était pas persuadée de pouvoir supporter un regard pesant et critique sur son corps des heures durant. Bethany savait qu'elle n'avait pas à rougir de ses formes. Néanmoins, elle était bien trop perfectionniste pour en être satisfaite et portait un regard sévère sur le reflet que lui renvoyait son miroir et qui ne parvenait jamais à combler ses exigences. Seuls les tissus coûteux et sublimes dont elle ornait ses courbes parvenaient à la satisfaire. Et apparemment, Hassan souhaitait les lui retirer. Bien évidemment, la jolie brune n'était pas prête à avouer toutes les raisons qui se bousculaient dans sa cervelle bien faite à son ex petit-ami. Elle décida de jouer la carte du fatalisme, lâchant un soupir résigné plus vrai que nature, tandis qu'une moue confuse et adorable prenait possession de ses lèvres : « Non pas que l'idée soit mauvaise, loin de là. » Bethany était connue pour être très conciliante. Elle n'aimait pas les refus abrupts ou froisser son interlocuteur. Si elle pouvait le caresser dans le sens du poil pour obtenir ce qu'elle désirait au lieu de foncer droit à la confrontation, elle le faisait. « Mais je ne peux pas faire ça, et tu es bien placé pour le savoir. » La brunette se leva d'un geste raffiné du fauteuil dans lequel elle était alanguie pour se positionner devant Hassan, plongeant dans ses yeux clairs son regard le plus attendrissant possible. « Je ne suis pas sûre que le Bureau dispose de la même fibre artistique que toi. Une Présidente de la sororité qui pose nue, ça n'existe pas. C'est l'éviction à coup sûr. Et si je dois me faire exclure un jour, j'aimerais partir en conservant ma dignité. » Bethany offrit un sourire mutin à Hassan, sans le quitter des yeux. Son image était extrêmement importante pour elle et il le savait. Elle aurait été ravie de lui rendre ce service, mais elle ne le pouvait pas. Bethany guettait néanmoins la réaction d'Hassan, persuadée qu'il n'allait pas abandonner la partie aussi facilement. Ca aurait été mal le connaître, le garçon s'avérait plein de ressources et son ton caressant et doux n'était sûrement pas suffisant pour lui sortir cette idée de la tête. Pourtant, l'Omega Phi se savait extrêmement persuasive.