D'une main tremblante, Clarence portait à sa bouche le reste d'une cigarette qu'il avait fumée en l'espace de quelques minutes seulement. A ses pieds, traînaient déjà plusieurs mégots. Si les confrères qui passaient devant lui se contentaient de le saluer pour aller s'engouffrer dans leur grande demeure, sans doute aucun d'eux n'avait remarqué l'état de nervosité dans lequel le jeune homme se trouvait. Nervosité, quel euphémisme : fureur. Quand Clay était enragé, il ne cassait pas tout sur son passage, non il réservait ça pour les grandes occasions. Il fumait clope sur clope, comme un véritable pompier, il agitait son pied droit dans une cadence folle avant de finalement aller régler les différends à sa manière. L'invasion des policiers à la MVU avait déjà bien réussi à l'irriter à longueur de journée mais quand ceux-ci lui apprenaient une nouvelle des plus ahurissantes, c'était le comble. Il les avait planté là sur place, comme des chaussettes et s'était rué jusqu'au pavillon de sa confrérie. Clay ne pouvait pas demeurer dans le doute, c'était juste affreux. Si son visage était fermé et peu avenant, ce qui se passait à l'intérieur était d'autant plus misérable et sombre. Il bouillonnait toujours mais jamais il n'explosait. Du moins il l'espérait pour le bien de la personne qu'il s'apprêtait à affronter. Quand il eut bien usé son mégot, il expia un dernier souffle de fumée avant de le jeter par terre au milieu des autres. Il l'écrasa d'un mouvement précis avant de passer sa main sur son visage pour se remettre les idées en place. Puis enfin seulement il pénétra à son tour dans le pavillon luxueux des STI.

Clay grimpa quatre à quatre les grands escaliers pour atteindre le couloir des chambres. L'avantage de cette confrérie était que chaque membre avait sa propre chambre avec son propre nom à la porte. Impossible de se tromper. Quand enfin il fut parvenu à destination, il prit une profonde inspiration. Son apparence calme contrasta avec son prochain geste. Il décocha un coup de pied bien senti dans la porte qui s'ouvrit à la volée sans claquer pour autant. Retrouvant toute l'impassibilité qui le caractérisait, il avança de quelques pas pour s'introduire dans la chambre. Face à lui, visiblement abasourdi, se tenait le propriétaire des lieux. Hassan Jones. Un ami d'enfance et le menteur le plus éhonté de toute la MVU. Prenant une profonde inspiration, il le fixa intensément pendant un petit moment avant de laisser tomber, d'une voix glaciale : « C'est toi qui l'a trouvée. » Oh, certainement comprendrait-il sur le coup de quoi voulait-il parler. Mais à jouer les innocents aux petits secrets, oserait-il feindre l'ignorance ? Clay était déjà au comble de la patience et s'il n'était pas du genre violent -surtout envers un ami-, son flot de paroles injurieux n'allait pas tarder à sortir.

désolée, les pare-chocs ne provoquent pas chez moi une diarrhée verbale.

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