you were my secret obsession ☂

Midi, il était temps pour moi de quitter ma salle de classe pour me rendre directement à la cafétériat. Même si je n'étais pas un grand amateur des plats pré-cuisinés qu'on nous offrait à la MVU, je n'avais d'autre choix que de m'y soumettre puisque je n'avais pas pensé, plus tôt dans la matinée, sortir du campus pour m'offrir de quoi manger plus sainement et plus copieusement. Faire contre mauvaise fortune bon coeur, je n'étais pas un garçon compliqué et encore moins chiant. Je m'accommodais de tout, très facilement. Et puis, ce n'était qu'un midi parmi tant d'autre. J'avais ainsi l'occasion de voir certaines personnes qui, contre toute attente, préféraient manger sur le campus plutôt qu'à l'extérieur. En plus, ma pause de midi allait être écourtée puisque j'avais séché, la veille, un cours et que j'avais donné rendez-vous à un camarade de classe pour copier ses notes et ainsi éviter de prendre du retard, dès le début. L'esprit ailleurs, je quittai la salle de classe, mon sac dans le dos, le regard absent. Je suivis le flot des élèves qui, tous, se dirigeaient vers la cafétériat. Sans faire attention devant moi, j'avançais, sans me soucier de ce qui pouvait m'arriver. Si seulement j'avais su. Toujours léthargique, j'avançais tel un zombie, l'oeil vide et l'esprit vagabondant. Il n'en fallu pas plus à Mère Destinée pour lui donner l'envie de me donner un sacré coup de pied au cul en me réveillant de la pire des façons qu'il soit. Tranquillement dans mes pensées, je sentis soudainement mes pieds quitter le sol d'une manière assez désagréable. Instinctivement, je levai les bras contre mon visage, le protégeant ainsi de la chute à venir. Mon corps tout entier rencontra le sol, mon sac protégea légèrement mon dos d'une quelconque lésion mais la douleur me frappa si violemment que je ne pus réprimer un léger gémissement lorsque mon corps tout entier atteignit le sol. Choqué par la chute, je n'entendis même pas les rires des autres élèves, trop occupé à chercher appui sur le sol pour me redresser. J'étais sur le point de me redresser lorsque je fis face à celui qui m'était rentré dedans. Mes yeux posés sur ses chaussures, je me redressai sur mes jambes tout en relevant mon regard le long de son corps. Il ne m'en fallut pas plus pour reconnaître les courbes sinueuses de Hassan, une secrète obsession que j'avais cherché à enfuir le plus longtemps possible avant d'y céder, finalement, lors d'une soirée un peu trop arrosée... et depuis, le mal aise total. Perdu, je repris mes esprits en plongeant mes yeux dans les siens. « Pardonne moi, je ne faisais pas attention... » lui dis-je, doucement, sans perdre pied. Il me jaugea, m'observa et soudainement, le mal aise repris. Depuis que l'on avait ... ensemble, nous ne nous entendions plus vraiment ! Déni, refus d'accepter les choses telles qu'elles étaient, sûrement, malheureusement, je n'avais pas vraiment l'envie d'aborder les choses sous un autre angle, actuellement, et je préférais laisser couler plutôt que de m'entêter à savoir ce qu'il en pensait, et ce qu'il allait advenir de nous.