Les souvenirs la guettait dès qu'Elisha passait à côté de la demeure des Theta Psi, alors imaginez quand elle y mettait les pieds. Le meilleur de sa vie se trouvait entre ces murs, c'était magique et un brin pathétique. Le jour où la demoiselle avait dut quitter son poste de présidente, elle avait cru bon d'imaginer que le futur serait radieux, et que ce n'était qu'un bref pincement au cœur qui passerait rapidement. C'est qu'on est naïve à cet âge là. Maintenant ses doigts galopaient sur la fresque présente sur l'une des façades de la maison, la mine visiblement préoccupée. Ses pas furent naturellement dirigés vers la porte d'entrée, et l'infirmière profita de la sortie d'une des étudiantes pour s'engouffrer à l'intérieur. Peu conventionnel, mais il y avait longtemps qu'on lui avait retiré son trousseau de clés ; si ca n'avait tenu qu'à elle, ces dernières trôneraient encore autour de son cou. C'est cette passion persistante pour son ancienne confrérie qui l'avait guidé ici. N'importe quel psy aurait vu dans son comportement celui d'une gamine pas encore adulte qui se raccroche à sa jeunesse désespérément.. Et il n'aurait surement pas eu tord. Pas totalement. En tout cas, Elisha avait une excuse déjà toute prête pour justifier sa présence dans les lieux : le meurtre de Ashleigh et l'enquête policière qui allait de paire. Pour être tout à fait sincère la blonde se fichait éperdument de savoir qui l'avait tué et pourquoi, tant que cela ne concernait aucune fille de sa confrérie. Un petit détour par le salon plus tard, voilà l'employé devant la chambre de la présidente. Elle assène quelques coups sur la porte puis rentre sans ménagement dans la pièce. Jules. « Ca fait quelques jours que j'espère te croiser, mais puisque tu es toujours prise à droite à gauche, je viens à toi. » Le ton solennel n'était plus utilisé depuis longtemps ; ce n'était pas la première fois qu'elle avait affaire à elle, malheureusement pour l'actuelle présidente Elisha pouvait s'avérer particulièrement intrusive sans franchement s'en apercevoir. « Ce n'est pas vraiment une visite de courtoisie comme tu t'en doutes. J'ai besoin de savoir.. » Léger regard circulaire, elle cale son dos contre la porte, s'assurant que personne ne vienne troubler leur entrevue. « Tu es sûre qu'aucune des filles n'a de choses à se reprocher pour Ashleigh ? » L'inquiète prit une profonde inspiration. « On a mit tellement de temps à assoir cette confrérie dans le système, à prouver qu'on n'était pas qu'une bande de recalées frustrées de ne pas avoir été prises dans d'autres confréries plus 'prestigieuses', cette histoire pourrait tout ruiner. » Si elle n'avait pas toujours cru en Jules, elle espérait que celle-ci saurait gérer cette affaire comme il se fallait. L'étudiante avait su lui prouver jusqu'à maintenant qu'elle était plus redoutable que ce qu'elle n'en paraissait. Mais un faux pas était toujours possible, non ?