La salle d’étude n’était définitivement pas le lieu idéal pour étudier, du moins, pas depuis le meurtre d’Ashleigh. Après quelques essais peu concluants, Bethany du malheureusement en conclure que les ragots se concentraient d’avantage dans cet endroit qu’ailleurs. Voilà pourquoi, la présidente des Oméga Phi s’installa sur le marbre froid de la fontaine, afin de revoir quelques une de ces fiches, elle n’avait pas le temps de rentrer au pavillon et n’en avait pas l’envie, l’air frais lui permettrait d’être plus réceptive à ce qu’elle se devait de connaitre par cœur. Comme d’habitude, la cour extérieure était le lieu de prédilection de beaucoup d’étudiants, elle n’en demeurait pas moins calme, ce qui, étonnement, n’aida pas cette fois-ci Bethany à se jeter à corps perdu dans ses fiches de révisions. Son esprit en profitait pour vagabonder frauduleusement sur son devoir de présidente de la sororité la plus enviée de l’université, entre autre. Si bien qu’à peine eut-elle entendu la voix d’une de ses sœurs, elle leva machinalement la tête vers elle. Il s’agissait de Noélie qui, apparemment, venait de finir une conversation téléphonique. Bien. Comme à son habitude de présidente dévouée, Bethany se leva du petit muret entourant la fontaine et après le réajustement de sa robe et de sa besace sur son épaule, elle se rendit auprès de l’Oméga Phi. « Bonjour Noélie. » S’annonça-t-elle d’une voix claire et distincte, un sourire envahissant à présent son visage. « Je ne te dérange pas, au moins ? » Ce n’est pas une question rhétorique, ce n’était pas une raison non plus pour ne pas continuer dans sa lancée. Néanmoins, avant de poursuivre, elle s’assura que personne ne rôdait autour d’elles et qu’aucune oreille indiscrète ne puisse capter le moindre son qui sortirait de leurs bouches glossées. « Je me demandais comment tu allais, depuis notre début de conversation. » D’un regard insistant, Bethany traina le pas un instant avant de s’arrêter afin que Noélie en fasse autant. La présidente des Oméga Phi n’avait pas eu l’occasion de correctement finir la discussion qu’elles avaient commencées, il était peut-être temps de la poursuivre, si ce n’est de la conclure.