TIMON HOLBROOK

@Riddle

"Bon allez. Vous allez devoir répondre à quelques questions, j'ai tout un tas de personnes après vous, alors on se magne. Nom, prénom, et toute autre information de base. Si vous avez un doute sur une info, dites vous que vous n'êtes pas là pour penser, crachez le morceau, ou on finira par le découvrir, et ça se passera mal pour vous." Hum... Oui. Holbrook, Timon de mon prénom, bien que ça puisse parfois paraître étrange et étonner, mais c'est tiré d'une oeuvre Shakespearienne. Bref. Je vis sur le campus de MVU, mais ma mère habite en périphérie de Détroit, donc vous l'aurez compris j'imagine, j'ai toujours vécu dans le Michigan. J'entame ma deuxième année ici et les choses se précisent un peu plus au niveau de mes études. J'étais un peu entre plusieurs voies, ce qui fait que je suivais des cours complètement contradictoires les uns avec les autres, mais finalement j'ai décidé de me "spécialiser" dans les langues rares et l'histoire. Bon, je ne vais pas partir dans les détails, mais pour résumer, j'ai toujours été assez fasciné par le passé. Après tout, notre société actuelle est telle qu'elle est grâce aux civilisations qui nous ont précédées. Je ne sais pas trop à quoi je me destine. L'archéologie, l'anthropologie... Je pense que j'ai encore quelques années devant moi pour préciser davantage mon cursus scolaire. J'ai conscience que ce soit quelque chose d'assez controversé, mais je fais partie de la fraternité Kappa Beta Omega. Bon, j'ai plus grand-chose d'autre à rajouter... Je tiens juste à dire que j'ai très bien vécut mon bizutage, contrairement à ce qu'on peut dire, tout reste plutôt bon enfant. Voilà... « Les confréries ? Pourquoi pensez vous que l'on rapprocherait ce cas des confréries ? Vous pensez qu'il y a un lien ? Ou peut etre avez vous quelque chose à cacher à ce sujet ? Je vous conseille de tout me dire. » Vous comme moi, on sait très bien quelle est l'opinion publique à propos des confréries. Il n'y a pas une année sans que les médias américains sortent une bonne vingtaine d'articles ou émission pour blamer le système du bizutage et l'Anti-Greek Life de MVU prend un peu plus de poids chaque année, c'est un fait. En un sens je peux comprendre ce qui leur est reproché, mais franchement, c'est totalement surréaliste de penser qu'on puisse supprimer les fraternités et sororités, qui sont des institutions presque aussi vieille que l'éducation aux Etats-Unis, en un claquement doigts, parce que certains étudiants sont trop stupides pour savoir poser des limites à ce qu'on leur demande de faire. Je n'ai strictement rien à cacher. Comme je vous l'ai déjà dit, bien qu'il puisse arriver quelques débordements parfois, le bizutage reste en général très enfantin et je doute que le meurtre d'Ashleigh puisse y être lié. « L'importance des confréries vous a-t-elle poussé à vous inscrire à la Michigan Valley University ? Quelles sont les raisons de ce choix d'université ? » Pas vraiment. Disons, que c'est un plus petit supplément qui peut être vu comme positif, étant donné que je pense que ça peut être un tremplin pour notre avenir, dans la mesure des liens que l'on créé avec nos frères, destinés pour beaucoup à finir à la tête de grandes entreprises, voir même dans le peloton de nos gouverneurs ou autres genres d'hommes politiques. D'une part, ce qui m'a beaucoup motivé dans mon choix, c'est avant tout de rester dans le Michigan, pour garder un contact permanent avec ma mère. Je n'ai pas totalement confiance dans les nouvelles technologies et particulièrement dans les capacités de celle-ci à utiliser skype ou envoyer des e-mails. Bref. Ensuite, MVU est tout de même très bien placée dans le classement des universités américaines, tout comme son programme de langues étrangères, qui est une des bases même de mes études. En résumé, c'était pour ainsi dire tout bénef, sans oublier ses affinités avec de grandes écoles supérieures et le classement de ses équipes sportives. MVU était un des meilleurs choix stratégiques que je pouvais faire. « Oui, oui. Enfin, il y a quand meme une ombre au tableau, non ? Une jeune femme est morte. Quelles étaient vos relations avec la victime ? »

Effectivement... J'ai l'étrange impression de me trouver dans un soap-opéra de mauvais goût, ma vie prend ces derniers temps une tournure digne des scénaristes les moins imaginatifs de tout Hollywood. Ashleigh était une fille bien. Belle, génreuse, gentille, intelligente, humble... Peut-être suis-je assez naif pour n'avoir vu que ce qu'il y avait de bien en elle, j'ai tendance à être comme ça, mais j'ai dû mal à me figurer qu'elle puisse avoir eu des ennemis prêt à tout simplement la supprimer. Ce qui nous amène sur une piste totalement dingue, comme quoi il y aurait un tueur en série sur le campus, mais c'est totalement impossible, ne me faite pas dire ce que je n'ai pas dit, donc je suis bien obligé de me dire que c'est quelqu'un qui la côtoyait qui a fait ça. Je ne cède pas à la paranoïa générale, même si cette histoire me rend perplexe. On s'entendait plutôt bien, enfin je pense. Je compte mes amis sur le bout des doigts, donc je ne l'aurais pas mis parmi eux, malgré qu'elle gagnait à être connue. « Vous avez bien raison, pas mal de personnes deviennent hystériques, ça ne facilite pas vraiment notre travail. Enfin bon. Comment avez vous appris la mort de Mademoiselle Howard et quelle a été votre réaction ? » Totalement, une fille de mon cours d'anthropologie m'a demandé si je voulais participer au groupe bénévole d'étudiants qui patrouille le soir sur le campus... N'importe quoi, ça en devient presque ridicule. Ashleigh n'a pas été retrouvée très loin du pavillon des Kappa Beta Omega, soit l'endroit même où je dors toutes les nuits. Bien que je sois sortit relativement tard de ma chambre universitaire, je pense que même en dehors de tous les officiers de polices et experts chargés de ce genre d'affaires qui avaient eu tout le temps de débarquer sur place, il aurait fallu être sourd pour ne pas en entendre parler. La rumeur de la mort d'Ashleigh s'est répandue aussi vite que... la grippe dans un bus bondé, l'herpès dans un club échangiste... bref, vous avez compris la métaphore. A peine ai-je eu le temps d'arriver près du buisson où son corps était allongé, que j'avais déjà compris de quoi il en retournait, grâce à la horde d'étudiants, qui patientaient tels des vautours autour des délimitations en radotant. Comme je l'ai dit, je l'appréciait vraiment, donc bien évidemment sa mort ma affecté. J'en suis encore triste et je reste déconcerté par tout ce qui arrive, mais je ne suis pas du genre à m'effondrer en pleurant toute l'eau qui compose mon enveloppe corporelle, même s'il s'agissait d'une fille bien. Je pense que ça m'a fait comme l'effet d'une bonne grosse claque sur le coup, mais à présent, j'essaye de continuer à avancer et de rester en-dehors de la névrose qui campe l'université. « Très bien, nous allons donc finir par votre alibi, où étiez vous ce soir là, et quelqu'un peut il confirmer vos dires ? » Hum... C'est assez incommodant à avouer, et ça me gène de devoir vous en parler, sans avoir pu en discuter avant tout avec la première personne concernée, d'autant quand on sait le genre de répercutions que ces révélations peuvent donner... Mais, j'imagine qu'entant que représentant des forces de l'ordre, les histoires d'universités ne vous intéressent guère et vous n'allez pas forcément vous empresser de tout raconter au doyen, n'est ce pas ? Pour faire court, j'ai passé la nuit avec Jamie Sasaki... Vous devriez la trouver assez facilement dans l'université, plus précisément dans le cours de mathématiques qu'elle donne, si besoin est de confirmer mon alibi... Nous n'avons pas quitté ma chambre université de la soirée et je suis en mesure d'affirmer qu'elle a mis le nez dehors seulement le lendemain matin. J'ai conscience que ce n'est pas quelque chose de très déontologique, parce que bon, je vous passe les détails, vous avez bien compris ce qui a pu se passer pendant cette nuit-là entre-nous, mais c'était dû à un concours de circonstances, qui n'ont aucun rapport avec l'enquête, et ce n'est arrivé qu'une fois ... « Très bien. Merci pour votre coopération, et merci de rester à disposition de la police, nous pourrions avoir besoin de vous poser d'autres questions. »