Une si petite personne avec d’aussi gros sac, ce n’était clairement pas pratique. Kaitlyn soupira en montant les dernières marches qui menaient à l’étage ou se trouvait sa chambre en portant à bout de bras tous ses bagages. Elle allait partager sa chambre pendant toute une année avec Jazz Costello. Kaitlyn avait insisté pour que sa colocataire soit cette jeune fille et non une autre. Elle savait grâce à des bruits qui courraient dans les couloirs lors de l’inscription, qu’elle était une amie d’enfance de la victime et donc qu’elle devait forcement avoir quelques informations à lui donner. Elle était toute excitée a l’idée de commencer cette nouvelle année et d’en apprendre plus sur le sujet macabre mais passionnant de la mort d’Ashleigh. Kaitlyn était persuadé que Jazz se confierait à elle si elle s’y prenait bien. Tout en marchant rapidement dans les couloirs en cherchant son numéro de chambre, Kaitlyn revoyait en tête ses objectifs. Elle finit par arriver devant la chambre qu’elle recherchait depuis longtemps. Elle tendit l’oreille pour voir si Jazz était déjà à l’intérieur et entendit quelques bruits. Bien, elle compta jusqu'à trois dans sa tête et finit par ouvrir la porte. Jazz se trouvait tranquillement installé sur son lit. « Bonjour !» dit-elle d’un ton peut être trop enjoué, alors qu’elle posait tous ses sacs sur le lit libre. « Tu es Jazz c’est bien ça ? » Elle se dirigea vers la jeune fille afin de lui serer la main. Elle lui fit un grand sourire tout en la fixant quelques secondes. « Je suis contente de partager ma chambre. C’est ma première année ici et seule, je n’aurais jamais tenue le coup. J’espère vraiment qu’on va pouvoir cohabiter sans trop de prise de tête. De toute façon, si tout se passe bien, je serrais une Oméga Phi l’année prochaine. » C’était du Kaitlyn tout cracher ça. Elle parlait beaucoup lorsqu’elle était stressée. Il faut dire, elle ne connaissait pas Jazz et il était hors de question qu’elle laisse de blanc dans la conversation. Enfin pour l’instant cela ressemblait plus à un monologue. Elle se dirigea vers ses sacs qu’elle commença à vider. Kaitlyn était très organisé, cela se voyait à ses vêtements impeccablement repassé plié et trié par couleur. Se rendant compte de son impolitesse, elle se redressa en posant une main sur son front. Ce qu’elle pouvait être bête parfois. « Au fait, je m’appelle Kaitlyn ! Kaitlyn Swinton. »

Seule, dans ma chambre, je commençais à apprécier cette tranquillité. L'année dernière, Lynn se trouvait être ma colocataire, et disons que les choses s'étaient mal terminées. Je n'étais pas faite pour vivre à deux. Alors j'avais usé de mes charmes auprès du type qui s'occupe de l'organisation des chambrées, pour convenir du fait que personne ne viendrait m'importuner. Je pensais réellement avoir réussi à le convaincre, jusqu'à ce que mes belles illusions volent en éclat, lorsqu'une brunette, chargée de valises, déboula sans prévenir dans la pièce. On ne lui avait pas apprit à frapper à celle là ? Heureusement que je ne faisais rien de compromettant ou d’embarrassant. Il ne me fallut guère longtemps pour comprendre qu'il agissait la de ma nouvelle colocataire. Snif, adieu tranquillité ! En plus on m'avait apparemment coltiner un moulin à paroles. Super. Automatiquement un sourire se dessina sur mes lèvres, toujours important de faire bonne impression. Je reposais le bouquin que j'étais en train de lire, et me redressai pour l’accueillir.  « Oui c'est bien moi. » Elle me tendit sa main, comme pour la serrer, mais au lieu de ça je dis.  « Trèves de manières, on se fait la bise » Une fois cela fait, elle se présenta comme étant ma nouvelle coloc', chose que j'avais déjà comprise au vu de son envahissement soudain. Une future oméga phi ? Super...comme si j'avais besoin de ça.  « T'inquiètes, je n'ai pas pour habitude de manger les premières années, seulement les deuxièmes » dis je pour plaisanter. Je repris plus sérieusement.  « En tout cas moi aussi je suis contente de ta présence, je commençais à déprimer toute seule » Rhalala qu'est ce qu'il en fallait pas dire je vous jure...Sur ce Kaitlyn commença à ranger ses affaires. De manière très ordonnée. Et merde, une maniaque. Moi qui était plutôt du style bordélique. Elle finit par me donner son nom, chose qu'elle avait oublier.  « Et moi Jazz Costello, mais ça je crois que tu le sais déjà » Bon maintenant me restais plus qu'à faire la conversation malheureusement.  « Donc Kate – ça te dérange si je t'appelle Kate ? -, tu étudies quoi ? »

Elle se présenta en soulignant que Kaitlyn savait déjà qui elle était. Jazz était surement loin de s’imaginer que Kaitlyn en savait bien plus sur elle. Elle était en deuxième année, elle étudiait le droit et faisait partie des élèves populaire de l’université et ce, même si elle n’appartenait a aucune des confréries. Kaitlyn s’était déjà un peu renseigné sur cette personne et elle n’avait eut que de bon échos à son sujet. Tant mieux, une année à vivre avec une personne mauvaise, ce n’est pas le joie, elle avait la chance que Jazz soit une personne sympathique. « Oh non, ça ne me dérange pas. Mes amis m’appellent Kate, c’est une habitude maintenant. » Elle s’assit sur son lit en face de Jazz pour discuter un peu, quitte a stopper son rangement. « J’étudie le journalisme. J’étais rédactrice du journal de mon lycée. Et je vais intégrer le journal de l’université aussi, très prochainement. Je crois bien que j’ai ça dans le sang. » Elle marqua une pause pour lui accorder un sourire. Kaitlyn était en effet passionné par le journalisme. Sa curiosité maladive et son imagination débordante l’aider toujours à sortir des sujet excellents et agréable a lire. Il n’y avait aucun doute, elle était faite pour ça. « Et toi ? Qu’est-ce que tu étudies ? » Elle savait pertinemment qu’elle faisait du droit mais il s’agissait là de ne pas éveiller les soupçons de l’étudiante. « Oh et puis je me demandais. La fac est cool ? Enfin, je veux dire… Tout se passe bien, les étudiants sont sympas ? Solidaire ? Accueillants ? » Kaitlyn vivait encore dans un monde tout rose. Elle était d’une naïveté déconcertante parfois et c’était surement ce qui allait l’enterrer un jour ou l’autre. « Je sais que je pose beaucoup de question, je suis désolé mais je suis toute excité. ». Comme toujours en fait.

Kaitlyn m'apprit les études qu'elle suivait. Une future journaliste en herbe. Super... En règle générale cela s'accompagnait avec une curiosité débordante. Du genre à mettre son nez là où il ne fallait pas. Et concernant la demoiselle, j'avais justement un mauvais pressentiment.  « J'étudie le droit, je suis en deuxième année. J'ai pour ambition de devenir juge » Et abuser de mon pouvoir pour punir ceux qui le méritent. Ou pas. La brunette s'enflamma alors, me posant une série de questions. Je n'avais même pas le temps de répondre à une qu'elle en sortait une autre. Elle finit par s'en excuser, mademoiselle était excitée. J'esquissai un sourire, faussement amusée. « Je vois ça. Je suis ravie de constater que les récents événements n'ont pas freiner ton enthousiasme. » Je faisais bien évidemment référence au meurtre d'Ashley. Beaucoup de jeunes avaient retirer leur candidature – la plupart poussés par leur parents – en apprenant le tragique décès d'une des étudiantes. Quand aux autres, ceux qui venaient quand même, ils semblaient apeurés. En tout cas, clairement pas aussi excités que mademoiselle.  « Pour répondre à ta question, oui la fac est cool. Les étudiants sont globalement sympas et accueillants. Bien qu'en tant que bizut tu risques d'en baver un peu je dois te l'avouer. Mais bon rien d'insurmontable. » Mon réel avis étant que la plupart des étudiants étaient des crétins, inintéressants et superficiels, mais bon, j'imaginais que ce n'était certainement pas ce qu'elle désirait entendre.  « Je ne m'en fais pas pour toi, tu vas passer une excellente année ! En plus t'as de la chance, t'es tombée sur la meilleure coloc' possible » Enfin ce que je ne savais pas, c'est que c'était loin d'être de la chance, mais plutôt un geste calculé. « On va bien s'amuser je le sens ! »

Kaitlyn fit mine d’être surprise lorsque Jazz lui dit qu’elle faisait des études de droit et que son but était de devenir juge. Le fait de vouloir devenir juge avait-il un rapport avec la mort d’Ashleigh ? Peut être voulait-elle punir tous ses gens qui faisaient du mal à tord, depuis qu’elle avait perdue son amie d’enfance. Kaitlyn garda cette question dans un coin de sa tête et en posa d’autre concernant l’université. Jazz fit référence au récent événement et Kaitlyn sourit. Comment est-ce que cela pouvait freiner son enthousiasme ? Elle n’avait qu’une envie depuis qu’elle avait passé l’entretien pour entrer à la MVU : savoir ce qu’il était réellement arrivé lors de cette soirée. Kaitlyn était sur de pouvoir résoudre cette histoire. Certes, il y avait déjà des agents de police qui étudiaient l’affaire à l’université même mais cela ne l’arrêterait pas. De toute façon, il en fallait bien plus pour l’arreter. Bref. Selon Jazz donc, l’université était cool et ses élèves aussi. Elle l’a mit en garde concernant le bizutage. Si Kaitlyn avait décidé d’écouter Jules et d’entrer dans les Theta Psi, elle aurait peut être un petit peu plus prit au sérieux les dires de Jazz. Mais heureusement, ce n’était pas le cas. Et s’il y a bien une chose qu’elle aimait plus que tout chez les Oméga phi, c’est que ces dernières ne s’amusaient pas énormément des premières années. Elle n’avait pas pour but de leur rendre l’année difficile bien au contraire. « Je me sens d’attaque de toute façon. Je veux vraiment intégrer les Omega Phi. Quand on a la volonté, on peut tout surmonter. » dit-elle fièrement. Kaitlyn avait été bercé par ce genre de dicton inventé de toutes pièces pour former de parfait jeune individus. Ses parents n’avaient pas échappé à la règle et c’est peut être pour cela qu’elle avait toujours était si lisse jusqu’a présent. Elle était la plus intelligente, la plus droite, la plus honnête… Jazz se proclama être la meilleure colocataire possible et ça, Kaitlyn n’en douta pas une seconde. Il n’y avait qu’a voir sa façon se s’adresser à elle, l’accueil assez chaleureux qu’elle venait de lui faire ainsi que les petits sourire qu’elles s’échangeaient. Sa naïveté n’avait d’égal que sa curiosité. « Je suis sure qu’on va s’amuser oui. Et puis, toi tu es en deuxième année, tu dois surement déjà connaitre les pièges à éviter. Je compte sur toi pour être en quelque sorte mon ‘guide’ ici. Enfin si ça ne te dérange pas. Tu as de l’expérience ici, je te fais déjà confiance.» Parole qu’elle allait amèrement regretter un jour ou l’autre. Kaitlyn se leva de son lit pour s’approcher de Jazz. Elle se permit de s’installer sur son lit en face d’elle et finit par demander. La curiosité brûlant le bout de ses lèvres. « Tu sais, tout à l’heure, tu as fait allusion sur ce qu’il s’est passé l’année dernière… Tu dois être sous le choc non ? A l’accueil, il parait que c’était délicat pour te replacer une colocataire. J’ai cru comprendre que tu été l’amie d’enfance de la victime. Je crois que les autres premières années ont eu un peu peur de ça... » C’était la première étape du plan. Introduire le sujet en jouant le rôle de la fille qui ne connaissait rien de cette histoire. L’administration qui s’occupait de la répartition des chambres ferait un parfait bouc émissaire. Ainsi, Jazz n’irait pas vérifier. Quand on veut savoir des choses, on doit savoir mentir. Kaitlyn l’avait bien comprit.

« Je me sens d’attaque de toute façon. Je veux vraiment intégrer les Omega Phi. Quand on a la volonté, on peut tout surmonter. » Un mantra que je partageais complètement. Avec de la volonté et de la détermination, on pouvait tout réussir. Même quand la situation paraissait désespérée, je trouvais toujours un moyen de m'en sortir. M'enfin ça c'était moi...Pourquoi ce qui était des autres, même de la bonne volonté n'y suffisait pas toujours. Je me retins bien de lui dire, que c'était plutôt pathétique de vouloir intégrer à ce point cette confrérie. Les Omega Phi. Une bande d'écervelées, persuadées de leur supériorité, alors qu'elles ne sont là que grâce à l'argent de papa. Autant dire que je n'avais pas une très haute opinion des confréries. Pour être plus honnête, de l'espèce humaine en général. « De toute manière, elles seraient bien stupide de refuser une recrue comme toi. » La caresser dans le sens du poil ne faisait pas de mal pour gagner sa confiance. La mettre à l'aise.« Je suis sure qu’on va s’amuser oui. Et puis, toi tu es en deuxième année, tu dois sûrement déjà connaître les pièges à éviter. Je compte sur toi pour être en quelque sorte mon ‘guide’ ici. Enfin si ça ne te dérange pas. Tu as de l’expérience ici, je te fais déjà confiance.» Elle venait de commettre là sa première erreur. Me faire confiance, quelle stupidité. Être son guide ne m’enchantait franchement pas, mais bon, je ne voyais pas de raisons plausibles pour refuser. « T'inquiètes, t'es entre de bonnes mains avec moi » Halala, si elle savait dans quoi elle venait de s'embarquer...Probablement qu'elle aurait revu à deux fois avant de devenir ma colocataire.  « Je te ferais visiter tous les bons coins, les personnes dont il faut se méfier etc. » Moi. Bien sur je ne comptais pas me mettre dans la liste. Kaitlyn ne gêna pas alors pour s'installer sur mon lit. Hmm, qui lui avait donné la permission ? Voilà qu'en plus elle embraya sur le sujet d'Ashley, se montrant incroyablement indiscrète. Si il y avait bien un sujet dont je ne voulais parler, c'était la mort d'Ash. Quant à son histoire comme quoi me trouver une colocataire était délicat, j'achetai complètement l'histoire, vu que j'étais la raison, ayant spécifiquement expliqué que je ne voulais personne. Et j'avais réussi à convaincre l’accueil. Ce qui venait à me demander comment Kaitlyn avait elle fait pour se retrouver ici. « Cela m'a fait un choc oui, c'était une bonne amie mais...Tu comprendras que je ne veuille pas en parler. C'est encore assez douloureux pour moi » Genre ne remue pas le couteau dans la plaie s'il te plait. Alors je repris sur un ton plus léger, et comme pour changer de sujet. « Alors comme ça je fais peur aux petits nouveaux ? Qui l'eut cru. Je me disais bien aussi qu'on m'évitait dans le couloir, mais je pensais que c'était ma plastique de rêve qui les intimidait, zut. » Lançais je pour blaguer. J'étais parfaitement au courant que ce n'était certainement pas mon physique qui impressionnerait qui que ce soit.