"Bon allez. Vous allez devoir répondre à quelques questions, j'ai tout un tas de personnes après vous, alors on se magne. Nom, prénom, et toute autre information de base. Si vous avez un doute sur une info, dites vous que vous n'êtes pas là pour penser, crachez le morceau, ou on finira par le découvrir, et ça se passera mal pour vous." « Je m'appelle Cameron Downey Mitchell, j'ai 20 piges et j'étudie à la MVU depuis une année, déjà, en section journalisme et photographie, et comme branche supplémentaire j'ai choisi le 7e art. Je suis de McKinaw City, dans le Michigan. Mon père est mort quand j'avais 10 ans. Je n'ai jamais été très populaire et je n'ai jamais eu énormément d'amis, sauf les seuls sur qui je sais pouvoir compter. Mon enfance n'a rien d'extraordinaire, quand j'ai envoyé mon dossier à la MVU, j'étais persuadé de n'avoir pas les compétences requises pour être accepté et puis, me voilà ! Une année d'étude pendant laquelle j'ai rencontré des gens, mais surtout pendant laquelle je me suis concentré sur mes études. Et je viens d'intégrer la confrérie STI ! Apparemment, mes notes et ma popularité auprès de mes professeurs a joué en ma faveur puisqu'ils cherchaient à me recruter. C'est tout ce que vous devez savoir sur moi. » "Vous n'avez pas le profil type pour entrer dans une université dans ce genre. Ne soyez pas offensé, venant de moi, c'est un compliment. Pourquoi avoir choisi MVU ? Le prestige ? Une volonté de faire mieux que les autres ? Après tout, l'université près de chez vous aurait été plus simple, non ?" «Si vous l'dites. petit sourire forcé, par politesse. La MVU a une certaine réputation qui me plaisait. Je ne voulais pas rester trop près de chez moi et je ne tenais pas non plus à partir trop loin. Contradictoire ou pas, peu importe, toujours est-il que mon choix s'est porté sur la MVU et sur certaines autres universités dont je tairais le nom. Ma priorité était l'université du Michigan Valley et lorsque j'ai appris que mon dossier avait été retenu, je n'ai pu que sauter sur cette opportunité. Quant au profil type que vous semblez avoir sur un universitaire ne regarde que vous. J'estime que si j'ai été accepté dans cet établissement c'est principalement grâce à mes résultats excellents et mon parcours exemplaire au lycée. Mon dossier était bien rempli, et je dois admettre que l'entretien que j'ai eu avec Monsieur le Doyen a très certainement joué en ma faveur. Quant à mon objectif en m'inscrivant ici... vous allez chercher beaucoup trop loin Inspecteur Cartwright. Je tenais juste à faire mes études dans une université à la réputation exemplaire et obtenir un diplôme dans un établissement reconnu en Amérique. » « Je cherche loin parce que je pense que vous me cachez des choses, c'est tout. Oh, et évitez de taire des noms, je ne suis pas journaliste, sachez le. Vous avez finalement intégré une confrérie. Que pensez vous de ce système ? Vous y adhérez totalement ? » « D'accord... Je n'ai jamais été pour le principe des confréries, du moins, je n'ai jamais été à fond dans ce système. J'étais plus pour l'indépendance et le libre arbitre, mais lorsque les Sigma ont cherché à me recruter, je n'ai pas pu résister. Le fait est que je n'ai jamais été un garçon très très populaire et que je n'ai jamais été très fort niveau intégration dans les classes que je suivais. Alors imaginer un instant pouvoir faire partie d'une confrérie avec tous les avantages que cela pouvait comporter... c'était beaucoup trop tentant pour que je refuse l'offre. Alors j'ai mis, c'est vrai, certains de mes principes à la poubelle et j'ai ravalé mon orgueil et j'ai foncé... dans l'tas. J'avoue qu'il m'arrive rarement d'agir sans réfléchir mais pas cette fois. Voilà pourquoi j'ai intégré la confrérie des Sigma, tout simplement pour faire quelque chose de différent, quelque chose qu'on ne m'imaginerait pas faire en temps normal et bousculer mes habitudes. Et puis, faire partie de cette confrérie comporte une tonne d'avantage dont celui de faire partie d'une "famille" et d'avoir une certaine "popularité" sur le campus... C'est terminé ? Cet interrogatoire ? Je veux dire... c'est assez embêtant et puis, j'ai des examens à réviser, moi !» | | « Oh, je vous ennuie ? Vous voulez vous en aller ? Non ! Après tout, c'est seulement d'une jeune femme morte dont il s'agit, n'est ce pas ?Vous avez sans doute bien mieux à faire ! D'ailleurs, puisque vous n'avez pas l'air de beaucoup y tenir, quels étaient vos liens avec la victime ? » « Je voudrais sourtout pas vous paraître déplacé... mais oui, vous m'ennuyez et je souhaiterais aussi m'en aller. le regarde avec attention, sans broncher, impassible. Je ne connaissais Ashleigh que de nom et pour l'avoir cotoyé une seule et unique soirée. Nous avons été menottés l'un à l'autre lors de notre épreuve de bizut, apparemment, nous avions le même âge et nous étions en même année. Depuis, je n'ai jamais vraiment eu d'autres contacts avec elle. Je lui disais "salut !" lorsque je la croisais mais je ne m'arrêtais pas pour taper la discussion. Nous vivions dans deux mondes complètement séparés alors à quoi bon tenter de devenir plus "complices" quand c'est, à l'avance, voué à l'échec. » « Vous avez été l'objet d'un bizutage ? Dites m'en plus. S'est-il passé quelque chose d'anormal, avez vous remarqué quelque chose, dans le comportement de mademoiselle Howard, en général, qui aurait pu être lié à ce meurtre ? » « Nous avons été menottés l'un à l'autre pendant deux jours, c'est comme ça que je l'ai rencontrée. Rien de plus. Nous avons passé deux jours entiers à se supporter l'un l'autre et à devoir nous suivre partout, même aux chiottes. Vous vous rendez compte ? J'me demande encore aujourd'hui comment j'ai pu "survivre" à ce genre de trucs... Et puis, on a été libéré et on a repris le cours normal de nos vies. On a beaucoup discuté, durant ces deux jours, certes, mais de rien d'important. De ses histoires de cœur aux miennes, de notre enfance à notre adolescence, en passant par nos origines et par la couleur de nos sous-vêtements. Rien qui puisse vous aider en quoi que ce soit. Je ne l'ai jamais revue ensuite, du moins, pas de manière aussi officielle que vous l'espérez. On était de simples connaissances, avec un bizutage en commun et ça s'arrêtait là. Je vous ai tout dit Inspecteur Cartwright, je vous assure. Faut-il vraiment que l'on continue à tourner autour du pot ? Regard insistant, sourire en coin.Mon témoignage vous sera d'aucune utilité dans votre enquête... Je n'ai rien entendu, rien remarqué qui puisse me laisser penser que ce meurtre ait été prémédité et encore moins la raison pour laquelle on a tué cette pauvre fille... » « Très bien, je prendrai en compte vos observations. Puisque vous n'avez bien à vous reprocher, j'imagine que vous en verrez pas d'inconvénient à me dire où vous étiez le soir du meurtre, ce que vous faisiez, et si quelqu'un peut confirmer vos dires ? » « J'ai aussi reçu une invitation pour la partie "End of the world" organisée par les Kappa Beta Omega, sauf que j'y suis pas allé. De toute évidence, je n'aime pas ces soirées où l'alcool coule à flot et où tout le monde "se met minable" ! C'en est pathétique ! Et puis, j'avais des tonnes de révisions en retard et je ne tenais pas spécialement à passer mes premières semaines de vacances à étudier. Puisque je quittais la MVU le lendemain, dans la journée, je n'comptais pas non plus me coucher à "pas d'heure" et avoir la tête dans le c*l quand je retrouverais ma famille. Plutôt que de passer ma soirée à m'éclater, je suis resté calfeutré à la bibliothèque du campus, j'y ai peaufiné quelques leçons, j'y ai travaillé quelques heures et puis, je suis ensuite rentré me coucher, aux dortoirs. Malheureusement, je n'ai croisé personne puisque tout le monde était à cette fichue soirée, donc personne ne pourra vous prouvez que j'étais bien à la librairie ce soir-là... Mais je vous le re-dis, je n'ai strictement rien à me reproché dans cette affaire. J'ai appris le meurtre d'Ashleigh le lendemain, en préparant mes bagages. » « Très bien, je crois que nous en avons terminé pour le moment, je vous remercie pour votre coopération. Veuillez rester à disposition de la police pendant l'enquete, nous pourrions avoir besoin de vous poser encore quelques questions. » |